C’est au Sud de la Turquie, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Batman, Kurdistan, que se trouve une école quelque peu singulière, puisque les 300 enfants qui y sont scolarisés ont la particularité d’être des enfants de refugiés syriens. En Syrie, il n’y a plus d’école. ll faut dire que le système scolaire a été détruit, soit par le gouvernement d’Al Assad, soit par des cellules terroristes œuvrant dans le pays.

Depuis 2013, année où le projet fut lancé par le gouvernement, la Turquie accueille les réfugiés, ces parents qui ont tout vendu pour pouvoir passer la frontière, par communauté. Depuis 2014, le projet est également financé par l’UNICEF et malheureusement géré par L’AFAD qui dépend directement du gouvernement. Les enseignants sont syriens. Ils ont conservé les programmes de leur pays. Toutefois, l’apprentissage est plus complexe, les enfants étant meurtris par l’exil, arrachés à leurs repères. L’intérêt doit être plus provoqué tout en conservant le calme nécessaire à l’étude et au bien-être. C’est un challenge énorme sachant les tensions tout autour de la zone.

Les écoliers rêvent de retrouver leur pays. Mais, saisissant les opportunités, beaucoup s’en vont vers les Etats-Unis ou le Canada. Selon les mots du directeur de l’école, si tout le monde part, la région ne tardera pas à être contrôlée par DAESH.

Texte par Jehanne de Champvallon